J'HALLUCINE
DONC
JE
SUIS
J'HALLUCINE DONC JE SUIS est un projet artistique, radiophonique et polymorphe de l'Institut International de Recherche sur la Radio et la Magie (dirigé par Jonathan Frigeri) qui propose une nouvelle vision de l'hallucinatoire normal (sujet de ma thèse de doctorat). Dans un monde submergé par la perception du réel imposé-fabriqué-programmé par les corporations et l'intelligence artificielle, le fond hallucinatoire de la psyché et son écran psychique, défenseur de notre subjectivité et de notre singularité, se confond avec les écrans digitaux. La psyché est colonisée par des objets "non-self" qui risquent de produire une disruption dissonante et dystopique de notre capacité de rêverie, de notre imagination... de notre hallucinatoire protecteur.
Ce projet défend l'indispensable re-territorialisation, re-singularisation et décolonisation de son appareil psychique pour une émancipation du self en accord avec les flux vitaux, le chaos, la déraison, la créativité, la folie propres à toute existence humaine dont l'homéostasie se joue dans le dosage d'organisation et de désorganisation. Ce dosage ne peut en aucun cas être décidé par les régimes de consommation et de production du capital social et financier.
J'HALLUCINE DONC JE SUIS dévoile en octobre 2023 ses multiples facettes:
_ un vernissage du projet (exposant des extraits d'A.C.I.DDD. et des images, ainsi que des expérimentations sonores);
_ une pièce radiophonique expérimentale d'environ une heure (avec la participation vocale et artistique d'Eleonora Polato, Jonathan Frigeri, Paul Courlet, Poenaru et al.); sound editor: Eleonora Polato;
_ deux publications (incluant le MANIFESTE 3-MMC.4-MEC.MDMA.LSD.GHB.2C-B.PTC.DET.DMT.BZP.mCPP.TFMPP.MXE, voir ci-dessous);
_ des performances publiques (cave12, Genève, 20 déc. 2023).
Projet réalisé avec le soutien du Canton de Genève.
STUPÉF_
ACTION
Indifférence propre
du confort
qui organise la tristesse,
qui vient du tout neuronal,
destiné aux perturbations des quantités,
de la drogue,
de l’alcool.
L’individu aime
les dealers désirant
par groupes solitaires,
psychédéliques,
des rotations criminelles
pour supporter l’homme,
la dépendance à la planète,
aux concerts,
aux parkings LSD.
Ouverture définitive
sur le futur,
contrôlée par le souverain usage
des substances
pour supporter la dépendance
à la raison.
Imperturbables espaces
pour agir
l’amour des entreprises,
de la conscience des espaces,
du balancement dans les contraires,
des coûts désespérés
de la vie,
de la drogue,
de Dieu,
du jardin des fruits interdits
du cerveau.
Ventes physiologiques
d’émotions diversifiées par la terreur,
par la modification consolatrice
du trafic naturel
des organes de la folie,
des États providentiels,
de la révélation animale
altérant l’ennui,
les systèmes biochimiques
du manque
de liberté.
Consommation d’amours
silencieuses,
des produits improbables
de la stupéfaction totale.
Félix Guattari: It's hard to start with a clear definition of "drugs.” In fact, it's more a phenomenon to consider at the level of specific social rapport, an attitude of society toward individuals, an attitude of individuals toward themselves. It's certainly, maybe, a large definition... It's social, it's micro-social... that we should adopt. If not, it's really difficult to circumscribe what is a (drug)... where a drug starts, where a drug ends. (...) Well, there is, if we think about it, a social obligation to drink sake until being drunk, in certain circumstances... With the head of services, the boss, etc... There are situations where drugs are imposed. Television is a kind of collective drug. I'm convinced that, regardless of the content of the message sent by the television... the phenomenon of pressing on the remote, the transfer of images, the way we behave... It works like a drug. And I believe that one day, we'll discover that it's not a metaphor, but that effectively, there's a secretion of endorphins.
Jean-François Gérard (2022). Interviews with Félix Guattari.